CAFE OAKLAND

samedi, avril 14, 2007

L'Or Noir...

J'ai vu, cette semaine, a la télé publique américaine, un excellent film documentaire intitulé Black Gold, au sujet de l'industrie du café, et plus spécialement au sujet du café Ethiopien.
Ce documentaire est absolument à voir, si vous buvez du café, pour être au courant des enjeux qui se trament derrière votre tasse…

Les multinationales du café prédominent dans les centres commerciaux et les supermarchés des pays riches et dirigent cette industrie de plus de 80 milliards de dollars. Alors que les Américains payent le prix fort pour des cafés et des cappuccinos de luxe, les prix payés aux fermiers éthiopiens demeurent si bas que beaucoup sont forcés d'abandonner leurs champs (ou de planter des drogues à la place…).


Les grains sont triés a la main!!!

Le documentaire nous montre la difficulté pour les producteurs du deuxième produit vendu dans le monde (après le pétrole), de tirer quelques profits de la mondialisation.
La disparité de cette industrie est criante en Ethiopie, le lieu de naissance du café.
Tadesse Meskela, que nous accompagnons durant le documentaire, contrôle l'union coopérative des fermiers de café d'Oromia, qui représente plus de 74.000 fermiers du café.
L'union achète le café de 101 coopératives différentes à travers l'Ethiopie méridionale. Black Gold suit Meskela dans sa mission pour sauver les fermiers du café au bord de la faillite et de la famine.


le ciel d'Éthiopie...

Depuis que le l'accord international sur le café -qui a régulé les prix du café dans le monde –s'est effondré en 1989, le prix payé aux fermiers du café est tombé au plus bas depuis 30 ans. Mais dans la même période, les ventes au détail du café ont augmenté de $30 milliards à $80 milliards par an.
Aujourd'hui, quatre sociétés multinationales dominent le marché global de café : Kraft, Nestlé, Proctor & Gamble et Sara Lee.


Loin des fermiers, la jungle de Wall Street...

Dans la même veine, l’index des prix du café est décidé a Wall Street, bien loin des producteurs de café…

Ce que j’ai appris, c'est qu'un kilo de café brut est acheté 0.12$ par les multinationales et aux alentours de 0.20$ le kilo en commerce équitable !!! A partir du café brut s’ajoute toute une chaîne, entre les brûleries et les revendeurs finals.
Je pensais, au moins, qu’acheter du café provenant du commerce équitable était une solution juste… malheureusement, même le prix de ce café la ne suffit pas a nourrir les producteurs de café éthiopiens qui sont littéralement en lutte contre la famine.

A Djibouti, les sacs de riz sont préparés pour être envoyés dans toute l'Afrique...

Absolument déprimant… ceux-ci dépendent donc de l’aide alimentaire américaine, qui préfère donner du riz plutôt que de voir des pays économiquement indépendants…

Le site du film
Le site de PBS sur Black Gold
Extraits du film

Pour une note positive, j’ai également vu un petit documentaire sur l’association Kiva, basée a San Francisco, qui a lance un concept de micro-credit de particulier a particulier, par le biais de l’Internet.
Ainsi par le biais de paypal, et à partir de 25$, on peut prêter de l’argent à des gens du monde entier, dans des pays en voie de développement. Ceux-ci on préalablement fait une demande auprès de Kiva qui a juge leur projet valable.
Plusieurs personnes peuvent participer à un seul prêt. L’argent est en large majorité remboursé, mais quelquefois l’entreprise peut échouer. Le prêt devient alors un don.
Cette forme de prêt est la plus efficace contre la pauvreté, hors du système ruineux des banques et de la politique contestable du FMI.
Une victoire de plus pour l’Internet, et également un rare cote positif de la mondialisation!

Le site de Kiva
Regarder le documentaire sur Kiva (angl)
Un article de Libe sur Kiva

1 commentaire:

Ben a dit…

Merci pour cette description du film, je vais essayer d'attraper une rediffusion sur PBS ou de l'enregistrer...

En effet la rémunération du café équitable n'est pas tellement plus glorieuse, voilà encore un exemple de bonne idée qui par de travers.
Comme le label de l'agriculture Organic, j'avais lu un article du East Bay Express y-a-quelques années qui disait que le label Ogranic représentait plus un marché qui permet de vendre plus chère qu'un vrai label garantissant la qualité naturel/bio des produits.

Comme tu l'as si bien signalé... l'occident envoie des sac de riz plutot que de permettre le vrai développement économique des pays... quel honte...
Y en à marre !!

Très interessant documentaire ci-dessous, ca dure longtemps mais ça vaut le cout:
http://www.dailymotion.com/relevance/search/un%2Bautre%2Bmonde%2Bpossible/video/xmeps_keny-arkana-autre-monde-possible